C’est cyclique… et il n’y a en général pas grand-chose à faire… Alors j’accepte, je reçois et je compose avec.
Lutter reviendrait à tomber dans le versant que j’aime le moins, celui du paraître. Et ça c’est fini, je n’en veux plus ! Finalement, ai-je déjà été capable de le faire ? je n’y crois pas. On lit en moi comme dans un livre ouvert me dit-on. Mes émotions se voient sur mon visage, réactivité à fleur de peau. Et moi qui me suis longtemps pensée bien cachée derrière ce masque ! Ca me fait sourire.
En même temps il faut bien qu’elles sortent ces émotions, impatientes, impétueuses. Parfois elles s’expriment par la voix, mais de moins en moins… à quoi bon finalement. Autant les vivre et les laisser s’échapper, non, plutôt que d’en parler en long en large et en travers ?!
Mais je m’égare… bizarre.
Il y a des périodes où la jauge d’énergie diminue…
Il y a parfois des minutes, des heures, des jours, des semaines – et il y a eu des mois aussi – où tout me semble bon à être remis en question. Durant ces périodes, ma jauge d’énergie diminue, et mon rythme aussi, par la force des choses. Mon humeur n’est plus aussi bonne, je me sens « chicanée ». Mon cerveau se calme, il en deviendrait presque ronronnant (profitons-en !).
Et mon regard se détourne, comme si mes antennes changeaient de fréquence. Mes sens cherchent le contact avec la nature, le serein. La compréhension et l’apprentissage se mettent en pause quelques temps, pour me permettre d’accueillir encore mieux le sensoriel, les ressentis et peut-être bien l’intuition.
Mon attention, plus diffuse et moins efficace, se fait alors aussi moins altruiste. De force, elle devient égocentrique. Je me concentre sur moi : « où en suis-je ? » « où vais-je ? » « suis-je sur la bonne voie ? » « est-ce que je suis en cohérence avec qui je suis ? »… Les réponses viennent, elles sont relancées pour un ou deux tours dans la machine des remises en question ; sait-on jamais que mon intuition (on appellera ça comme ça, mais ce terme mériterait à lui-même d’être développé) me joue des tours ou ait oublié un élément primordial.
Et j’accueille ce qui en ressort, simplement parce que c’est devenu ma nouvelle évidence.
A ce moment-là, mon attention se recentre, se reconstruit. La voilà alors que lève les yeux et regarde autour d’elle. Une fois cette introspection terminée, je peux à nouveau, à tout moment, être présente entièrement pour les autres. L’égocentrisme redevient altruisme, mon énergie reprend de sa vitalité et je suis prête à passer à l’action.
Vous les connaissez ces cycles, vous aussi.
Toutes ces étapes ne vous disent rien ? on pourrait les détailler… les unes après les autres. Certains l’auront reconnue : La courbe du deuil (ou du changement) d’Elisabeth Kubler Ross.
J’aime me rappeler cette comparaison. Vous savez pourquoi ? et bien parce qu’elle me rappelle que c’est un processus et que l’issue est positive. Et puis, une conclusion que je tire et qui me réjouit, c’est que je ne fais pas partie de ces « entreprises » sclérosées… non, j’évolue constamment. Mon chemin est fait de petits et grands projets, il n’est pas linéaire. Il avance à folle allure puis ralenti voire recule pour mieux reprendre sa route.
Personne n’aime perdre en efficacité.
L’efficience est la recherche ultime de la majorité des personnes. Moi-même j’aimerais être parfaite, ne jamais faillir, et continuer à avancer sur une voie que j’ai décidée.
Oui mais, si nous ne vivions pas ces moments de ralentissement, où en serions-nous ? Peut-être au même endroit, mais j’en doute. Peut-être sur un chemin qui ne nous appartient pas, et ça je l’ai connu. Peut-être face à un mur, parce que nous sommes allés trop vite… Quand aurions-nous eu le temps de décider de quoi que ce soit ? Quand aurions-nous eu le temps de mener toutes ces remises en question ?
La gestion du changement est un point primordial en entreprise. Certains la négligent et en paient les résultats, subissent de lourds ralentissements et des coûts importants face à une réticence à toute épreuve.
Il en va de même dans notre vie. Nier ces moments, c’est mal gérer le changement et courir à la catastrophe. Dépression, burn out… les termes claquent et font peur. Rappelons-le, écouter son corps c’est le calmer, lui communiquer le fait que l’on a entendu et pris en compte ce qu’il avait à nous dire. Dans le cas contraire, il n’aura de cesse de nous renvoyer le même message, de plus en plus fort pour que nous entendions.
Alors je me dis qu’au final, nous devrions tout simplement accepter d’être, parfois, moins performants dans nos actes du moins.