LA DYSPRAXIE, EN BREF
La dyspraxie est un dysfonctionnement neuropsychologique chronique. En temps normal, la réalisation d’un geste résulte de la gestion coordonnée et automatique de nombreux facteurs temporels et spatiaux, préprogrammés au niveau cérébral. Chez l’enfant dyspraxique, la planification et l’automatisation des gestes volontaires est perturbée, sans aucun lien avec un retard mental, un handicap moteur, visuel ou auditif, un trouble du développement psycho-affectif ou une atteinte neurologique. La pré-programmation cérébrale est incomplète ou inexistante. Le geste ne devient jamais automatique, mais nécessite un contrôle volontaire extrêmement fatigant.
3 à 6 % des enfants sont concernés par ce trouble.
On reconnait plusieurs types de dyspraxie :
- La dyspraxie idéatoire correspond à une altération de la succession chronologique pour réaliser un geste réel. Elle entraîne des difficultés d’utilisation et de manipulation des objets (utiliser un tournevis, allumer des allumettes).
- La dyspraxie idéomotrice est un trouble dans l’organisation du geste moteur, en l’absence d’objet. Elle est à l’origine de difficultés pour réaliser des gestes symboliques et des mimes (faire chut, mimer l’action de jouer de la trompette).
- La dyspraxie visuo-constructive comprend les troubles dans les activités d’assemblage et de construction (empiler des cubes, jouer aux Lego, bricoler, coudre)
- La dyspraxie visuo-spatiale correspond au trouble de l’organisation et de la construction spatiale (reproduction d’un dessin, difficulté à suivre une cible mobile).
- La dyspraxie de l’habillage entraîne de réelles difficultés à s’habiller seul en raison de troubles pour agencer, orienter ou disposer les vêtements (boutonnage, laçage).
- La dyspraxie bucco-linguo-faciale ou oro-faciale touche spécifiquement les mouvements de la bouche, mais pas le langage. Souffler, siffler, déglutir ou tirer la langue sont impossibles à réaliser par imitation ou sur consigne verbale.
- La dyspraxie verbale est un trouble particulier du langage. L’enfant ne parvient pas à parler correctement en raison de difficultés pour coordonner la langue, les lèvres, le souffle, etc.
La dyspraxie est un trouble rarement isolé. Dans la majorité des cas, elle est associée et souvent aggravée par un trouble du déficit de l’attention et par d’autres troubles de l’apprentissage tels que la dyslexie, la dysorthographie et la dyscalculie.
Chez le nourrisson, le développement de la motricité globale n’est pas impacté par la dyspraxie. Ce n’est que plus tard, dans la petite enfance, que la dyspraxie se manifeste, notamment par des difficultés lors de la manipulation et une instabilité posturale. Les apprentissages sont longs et compliqués, l’enfant n’atteint pas l’autonomie.
Chaque enfant est atteint différemment par la dyspraxie et en dehors de leur dyspraxie, ce sont des enfants pétillants, vifs, curieux, possédant une excellent mémoire.
Les difficultés rencontrées
- Des difficultés à s’habiller, à se laver, à se moucher, à manger ;
- Des difficultés pour acquérir la propreté ;
- Des difficultés à assembler les éléments d’un puzzle, à faire son cartable ;
- Des difficultés d’utilisation et de manipulation des objets ;
- Des difficultés motrices (courir, sauter, faire du vélo, …) ;
- Des difficultés à réaliser des gestes symboliques ;
- Des difficultés pour se repérer et s’orienter ;
- Une grande maladresse ;
- Un retard graphique important et durable : la dysgraphie ;
- Des difficultés orales : la dyspraxie de la parole ;
- Une lenteur, une fatigabilité et des difficultés à se concentrer ;
- Des troubles du tonus musculaire.
Conséquences pour l'enfant et l'adulte
- Un manque d’autonomie dans la vie quotidienne ;
- Une scolarité très difficile ;
- Une participation limitée aux activités ludiques ;
- Une mauvaise estime de soi ;
- Un isolement social ;
- Un risque de dépression grave ou de repli sur soi ;
- Des difficultés d’apprentissage des savoir-faire professionnels ;
- Des difficultés à se déplacer pour le travail ou les loisirs.
Ce trouble ne peut pas passer inaperçu à l’école. L’enseignant ou le médecin scolaire sera donc le premier à attirer l’attention des parents sur un éventuel diagnostic à poser. Après consultation du pédiatre, plusieurs spécialistes se joindront aux démarches entreprises pour évaluer la gravité du trouble, soit :
Un neurologue, pour déceler tout problème au niveau du système nerveux ;
Un psychomotricien, pour analyser et écarter tout trouble de la motricité ;
Un pédopsychiatre et un psychologue, pour déceler tout problème psychologique ;
Un orthophoniste, pour analyser les éventuels troubles du langage et prévoir la rééducation adaptée ;
Un ergothérapeute, pour évaluer les capacités de l’enfant à s’adapter et se réadapter à son environnement ;
Un ophtalmologiste et un spécialiste ORL, pour écarter tout problème visuel et auditif.
L’enfant qui souffre de dyspraxie est en général très impacté par son trouble. Comme vu plus haut, les répercussions sont fortes et mentionnent des effets qui font peur. Soutenir cet enfant, non seulement par des techniques de rééducation, mais aussi par un accompagnement personnel, lui permettant d’avoir constamment la loupe sur ses forces, s’avère indispensable. Travailler en profondeur sur ses capacités et l’adaptation de ces dernières à un contexte social, fera partie de la lutte contre l’isolement social qui les menace.
La dévalorisation est un élément prépondérant dans la démotivation et le décrochage. Il est donc primordial que l’enfant atteint de dyspraxie conserve, autant que faire se peut, la confiance qu’il a en lui-même.
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