TDA/H (TROUBLE DU DEFICIT DE L’ATTENTION AVEC OU SANS HYPERACTIVITE)
« Accompagner un jeune atteint de TDA/H ne consiste pas à le porter sur ses épaules, mais à lui apprendre à se servir de ses ailes. » Pascale De Coster
"Les enfants atteints d'un TDAH sont des enfants intelligents..."
LE TDAH, REEL TROUBLE OU PHENOMENE A LA MODE ?
TDA/H est l’abréviation de Trouble Déficitaire de l’Attention, avec ou sans hyperactivité.
Aujourd’hui, on sait que 5 à 10 % des enfants sont atteints d’un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (certaines statistiques s’arrêtent à 2 à 3 %, tandis que d’autres avancent les chiffres de 4 à 7 %), et que ce trouble concerne une plus grande proportion de garçons que de filles (2 garçons pour 1 fille). 50 % d’entre eux présentent une hyperactivité et dans 40 à 70 % des cas, ce trouble persiste à l’adolescence et à l’âge adulte. C’est le trouble neuro-développemental le plus fréquent chez les enfants. A l’école, il représente à peu près 1 enfant par classe.
« Un trouble ? plutôt un phénomène de mode selon moi… on a l’impression qu’il y en a de plus en plus. »
« N’est-ce pas un phénomène de mode pour qualifier un enfant turbulent qui dérange ? »
« Hyperactif ? plutôt enfant mal élevé… A l’époque, c’était différent. Les enfants étaient plus tenus. »
« Il/elle n’a pas envie d’apprendre… Il/elle préfère s’amuser. »
« En voilà une belle excuse pour être toujours distrait. C’est insupportable. »
« Tout ce temps perdu à rêver ! »
Voilà quelques exemples de phrases que l’on entend à l’évocation du TDA/H, que l’on soit concerné directement, parent, ou encore thérapeute.
S’il est vrai que c’est une problématique dont l’on entend beaucoup plus parler qu’avant, il est nécessaire de remettre les choses dans leur contexte.
La recherche avance… et avec elle, les connaissances en matière de cognition et de développement neurologique. Comme dans tout domaine, la connaissance favorise l’acceptation et, pour le coup, la prise en charge, améliorant ainsi considérablement les conditions de vie des personnes concernées. Et pour permettre la connaissance, la communication est indispensable.
Or, il semblerait qu’il n’y a pas plus de cas de TDAH qu’avant. Certains supposent que la multiplication des médias et une vie effrénée, telle que chacun vit actuellement, favorisant le zapping dans tous les domaines, augmentent les risques d’atteinte du trouble.
Parle-t’on réellement dès lors du Trouble du déficit de l’Attention ? ou plutôt de difficultés liées à un mode de vie ? la question est posée et mérite, selon moi, débat.
Rappelons que le TDAH est un trouble neurologique complexe et qu’il provient d’une déficience d’une partie du cerveau. Il n’est provoqué ni par l’éducation, ni par des troubles psychologiques.
DEUX CAUSES PROBABLES IDENTIFIÉES
sLes causes spécifiques du TDAH sont encore peu connues. Ce qui suit et donc à prendre avec précautions et dans l’attente de résultats de recherches plus avancées.
A ce jour, les recherches nous donnent 2 pistes principales sur les causes de ce trouble neurodéveloppemental :
Les facteurs génétiques
Des recherches ont démontré que le TDAH est un trouble hautement héréditaire. Ainsi, si l’un des deux parents (ou les deux) est atteint d’un TDAH, il y a une très forte probabilité (dans environ 75 % des cas, donc autant de probabilité que d’hériter d’une couleur d’yeux ou de la taille) qu’un ou plusieurs enfants de la fratrie en soient atteints.
Les facteurs environnementaux
Dans une proportion bien plus faible, puisqu’elle ne concernerait que 10 % à 20 % des cas, les facteurs environnementaux (non partagés) favoriseraient l’apparition d’un TDAH, tels que des complications durant la grossesse (alcoolisme ou toxicomanie, mais aussi ingestion de produits toxiques ou carences nutritionnelles), des complications à la naissance (prématurité, souffrance néonatale, maladie neurologique précoce ou infectieuse) ou très peu de temps après la naissance.
Les facteurs environnementaux partagés, tels que l’emplacement de la maison familiale, ne contribuent que très peu au développement du TDAH.
On admet également un risque de développer un TDAH suite à un traumatisme crânien ou une/des situation(s) traumatisante(s) durant l’enfance.
Le TDAH n’est pas provoqué par des facteurs externes tels que l’insuffisance ou la « mauvaise » responsabilité parentale, les facteurs socio-économiques, la paresse, la défiance ou un manque de motivation. Il n’est pas causé par une « mauvaise » alimentation, un manque d’exercice ou trop de temps passé devant la télévision.
LES SYMPTOMES
Les premiers signes cliniques peuvent apparaître dès l’âge de 3 ou 4 ans, mais c’est lors de l’intégration dans le milieu scolaire que l’on observe habituellement une amplification des comportements problématiques.
Avant l’âge de 6-7 ans, un diagnostic formel ne sera en général pas posé. Comme mentionné plus haut, pour des spécialistes de la petite enfance, il sera parfaitement possible de repérer des comportements faisant penser à un TDAH chez les plus jeunes enfants, permettant ainsi une surveillance particulière et une action plus rapide en temps opportun.
Avant de poser un diagnostic, le professionnel spécialisé doit interroger d’autres pistes par une examen clinique approfondi. Certains troubles ont effectivement des symptômes qui peuvent faire penser au TDAH, mais qui n’en sont au final pas.
Les symptômes ne doivent pas survenir exclusivement au cours d’une schizophrénie, ou d’un autre trouble psychotique, et ils ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (trouble thymique, trouble anxieux, trouble dissociatif, trouble de la personnalité, intoxication par une prise de substance ou son arrêt).
Infirmer ou confirmer ces pistes est primordial afin de prendre des mesures thérapeutiques efficientes et accompagner au mieux la personne dans ses besoins profonds.
Les enfants atteints du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité peuvent présenter tout ou partie des symptômes des catégories suivantes et à un degré plus élevé que le reste de la population. Ils se présentent sous forme de trois profils, caractérisés par une prédominance de certains symptômes cognitifs et de manifestations comportementales.
Six (ou plus) des symptômes suivants doivent persister pendant au moins 6 mois, à un degré qui ne correspond pas au niveau de développement et qui a directement des conséquences négatives sur les activités sociales et académiques/professionnelles.
Certains des symptômes d’inattention ou d’hyperactivité/impulsivité sont présents dans deux ou plus de deux types d’environnement différents (ex : à la maison, l’école, ou le travail ; avec des amis ou des relations ; dans d’autres activités).
Remarque : les symptômes ne sont pas seulement la manifestation d’un comportement d’opposition, d’une déficience, hostilité, ou de l’incompréhension de tâches ou d’instructions. Pour les grands adolescents et les adultes (âgés de 17 ans et plus), au moins 5 symptômes sont exigés.
Trouble déficitaire de l’attention à prédominance inattentive (TDA)
Cet aspect-ci est caractérisé par une tendance excessive à la distraction (être dans la lune, être inattentif), par une difficulté à soutenir l’attention ou une sensibilité à l’effort cognitif (fatigabilité). On constate aussi en général une lenteur dans l’exécution des tâches quotidiennes. (CENOP)
- a) Souvent ne parvient pas à prêter attention aux détails ou fait des fautes d’étourderie dans les devoirs scolaires, le travail ou d’autres activités (ex : néglige ou oubli des détails, le travail n’est pas précis).
- b) A souvent du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux ( ex : a du mal à rester concentré durant un cours, une conversation, la lecture d’un texte long).
- c) Semble souvent ne pas écouter quand on lui parle personnellement (ex : leur esprit parait ailleurs, même en l’absence d’une distraction manifeste).
- d) Souvent, ne se conforme pas aux consignes et ne parvient pas à mener à terme ses devoirs scolaires, ses tâches domestiques ou ses obligations professionnelles (ex : commence le travail mais perd vite le fil et est facilement distrait).
- e) A souvent du mal à organiser ses travaux ou ses activités (ex : difficultés à gérer des tâches séquentielles ; difficultés à conserver ses outils et ses affaires personnelles en ordre ; complique et désorganise le travail ; gère mal le temps ; ne respecte pas les délais fixés).
- f) Souvent évite, a en aversion, ou fait à contre-coeur les tâches qui nécessitent un effort mental soutenu (ex : le travail scolaire ou les devoirs à la maison ; pour les adolescents et les adultes, préparation de rapports, formulaires à remplir, revoir un long article).
- g) Perd souvent les objets nécessaires à son travail ou à ses activités (matériel scolaire, crayons, livres, outils, portefeuille, clés, papiers, lunettes, téléphone mobile).
- h) Souvent se laisse facilement distraire par des stimuli externes (pour les adolescents et les adultes, cela peut inclure passer du « coq à l’âne ».
- i) A des oublis fréquents dans la vie quotidienne (ex : faire les corvées, les courses ; pour les adolescents et les adultes, répondre à ses appels, payer ses factures, respecter ses rendez-vous).
Trouble déficitaire de l'attention à prédominance hyperactive-impulsive (TDAH)
Ce trouble se caractérise par une propension à l’agitation motrice (hyperactivité) et/ou à l’impulsivité et très souvent, par un manque de contrôle de soi et de ses émotions (défaut d’inhibition). Les personnes TDAH ont un besoin d’activité, de bouger, de parler, Leurs pensées se bousculent dans leur tête. Elles peinent à sélectionner l’information pertinente parmi toutes les informations reçues car elles portent attention à trop de choses en même temps. De même, elles ont une tendance à poser des gestes non réfléchis ou à émettre des commentaires (trop) spontanés. (CENOP)
- a) Remue souvent les mains ou les pieds ou se tortille sur son siège.
- b) Se lève souvent en classe ou dans d’autres situations où il est supposé rester assis (ex : se lève de sa place en classe, au bureau ou à son travail, ou dans d’autres situation qui nécessitent de rester assis).
- c) Souvent, court ou grimpe partout, dans les situations où cela est inapproprié (remarque : chez les adolescents ou les adultes, cela peut se limiter à un sentiment d’agitation).
- d) A souvent du mal à se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisir.
- e) Est souvent « sur la brèche » ou agit souvent comme s’il était « monté sur ressorts » (ex : incapable ou inconfortable de se tenir immobile pendant un long moment, comme dans les restaurants, les réunions ; peut être perçu par les autres comme agité, ou comme difficile à suivre).
- f) Souvent, parle trop.
- g) Laisse souvent échapper la réponse à une question qui n’est pas encore entièrement posée (ex : termine la phrase de leur interlocuteurs ; ne peut attendre son tour dans une conversation).
- h) A souvent du mal à attendre son tour (ex : lorsque l’on fait la queue)
- i) Interrompt souvent les autres ou impose sa présence (ex : fait irruption dans les conversations, les jeux ou les activités ; peut commencer à utiliser les biens d’autrui, sans demander ou recevoir leur autorisation ; pour les adolescents et les adultes, peut s’immiscer ou s’imposer et reprendre ce que d’autres font).
Présentation combinée du TDAH
Cette configuration se retrouve chez les personnes ou enfants qui cumulent les troubles déficitaires de l’attention à prédominance inattentive ET les troubles déficitaires de l’attention à prédominance hyperactive-impulsive.
ET ENSUITE ?
Votre enfant ou vous-mêmes présentez des symptômes décrits ci-dessus, dans les conditions mentionnées ?
Je vous encourage à vous rapprocher premièrement de votre pédiatre ou généraliste, qui vous guidera très certainement vers un professionnel spécialisé (neuropsychologue ou neuro-pédiatre). Ce dernier, après avoir effectué les démarches cliniques conseillées et administré une batterie de tests jugés pertinents sera en mesure de se déterminer sur la présence ou non d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité et de donner ses recommandations quant à, premièrement, une éventuelle médication, mais également sur l’intervention d’une thérapie ciblée.
On admet aujourd’hui volontiers que les thérapies comportementales dans le cas d’un enfant atteint d’un TDAH prennent tout son sens. Il y a parfois lieu de l’accompagner d’une médication qui ne fera alors que renforcer les effets de la thérapie mise en œuvre.
Quoi qu’il en soit, une prise en charge précoce de ce trouble offrira toutes les chances, à celui qui en est porteur, de pouvoir mieux le vivre et pour le coup, d’éviter de tomber dans les travers liés à une différence pas identifiée.
LES COMORBIDITES
Il y a une forte probabilité de retrouver des comorbidités lors d’un TDAH. Deux catégories parmi ces troubles.
Premièrement, les troubles associés :
- le Trouble d’opposition avec provocation ( prévalence estimée de 35 % à 66 % selon les recherches )
- le trouble des conduites ( prévalence estimée de 25 % à 50 % )
- le Trouble anxieux (prévalence estimée de 25 % à 30 % )
- le Trouble de l’humeur (prévalence estimée de 18 % à 75 %
la forme mixte de trouble anxio-dépressif est la plus souvent cliniquement observée.
Deuxièmement, les troubles des apprentissages. Environ 20 à 25 % des enfants atteints de TDAH présentent un trouble des apprentissages. On parle notamment ici de tous les troubles « dys » (dysphasie, dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dysgraphie, dyspraxies diverses, etc ….) voir ma page sur les troubles « DYS »
LE TDAH COUPLE AU HAUT POTENTIEL
Il arrive également que certaines manifestations du haut potentiel soient confondues, pour qui n’est pas spécialisé (et encore), avec le TDAH. Un enfant peut montrer, à certaines périodes de sa vie, une propension certaine pour la rêverie, l’imaginaire, faisant ainsi penser à un dysfonctionnement attentionnel – notamment lorsque l’enfant s’ennuie – ou encore un besoin d’être très actif par appel de la découverte, pouvant être confondu avec de l’hyperactivité.
Ces deux particularités ont tendance à se masquer.
Ainsi, un enfant doté d’un haut potentiel aura tendance à compenser en cas de TDAH. Il faudra parfois longtemps avec que les parents n’accèdent à un diagnostic qui montrera la présence d’une douance, puisque personne ne s’était douté, jusque là et au vu des résultats dans la moyenne, que l’enfant pouvait avoir de telles capacités.
Il est donc important, lorsque la famille s’engage sur le parcours du diagnostic, de soulever la question des capacités cognitives.
Cet enfant sera qualifié d’enfant doublement exceptionnel, en référence à ses aptitudes hors normes et ses besoins spécifiques liés à ses deux particularités.
Voir ma page sur le haut potentiel
LE TDAH A L’ADOLESCENCE
Le TDAH ne disparaît pas à l’adolescence. Les symptômes vont simplement se transformer. Ainsi, une hyperactivité motrice pourra se transformer, avec les années et l’apprentissage des normes sociales, en agitation interne, tout aussi empêchant mais moins visible.
Les problématiques liées au TDAH et à l’apprentissage ne disparaissent pas. Ainsi, le jeune va se retrouver avec des attentes de plus en plus importantes de la part du domaine scolaire et une masse de travail de plus en plus importante. Le découragement, puis le décrochage, guettent.
A force de remarques négatives de la part de tous ceux qui l’entourent et souvent depuis sa plus tendre enfance, l’enfant atteint d’un TDAH s’engage dans l’adolescence avec une estime de lui-même déjà bien entamée.
Une fois arrivé à l’adolescence, qui est déjà une période compliquée et chargée pour tout un chacun, il y a fort à parier que le jeune à qui l’on avait alors, non sans mal, posé des limites et tout mis en œuvre pour qu’il les respecte – dans le but de maîtriser son éventuelle impulsivité et de lui fournir un cadre rassurant – s’emploie à les faire voler en éclat et à refuser toute tentative d’autorité de la part des adultes. Qui plus est, multiplier les rendez-vous chez les spécialistes, et donc se démarquer ou se sentir différent, est ma foi quasiment insupportable dans cette période où on souhaite se détacher de l’image parentale et rejoindre un groupe, un mouvement, et lui ressembler.
Avec l’adolescence arrivent également les comportements à risques, d’autant plus présents chez les jeunes TDAH, câblés « immédiateté » sans conscience des conséquences à court, moyen et long terme. Une vigilance s’impose donc.
Beaucoup d’adultes qui côtoient un adolescent TDAH passent à côté de ce trouble en mettant sur le compte de l’adolescence les comportements qui ressortent. Les spécialistes s’accordent pourtant pour dire qu’’il est primordial d’offrir à ses jeunes – ou dans l’idéal d’ailleurs de maintenir – un accompagnement thérapeutique adéquat.
LE TDAH A L’AGE ADULTE
Comme cité plus haut, le TDAH subsiste à l’âge adulte dans une large partie des cas. Beaucoup auront su composer avec cette particularité et choisir une voie conforme à leur mode de fonctionnement, notamment lorsqu’ils auront été détectés jeunes ou qu’ils auront été élevés dans un environnement qui leur aura permis d’évoluer en s’écoutant.
D’autres se heurteront, avec malheur, aux normes de la société qui leur démontrera leur différence notamment dans leurs manquements plutôt que dans leurs atouts. Ainsi, méconnu, voire inconnu, ce trouble sera subit et provoquera, dans une large partie des cas, un sentiment de dévalorisation, de l’anxiété voire un trouble dépressif.
On saisit alors aisément l’importance de mettre à disposition du grand public les connaissances actuelles en la matière et favoriser d’abord un diagnostique puis une prise en charge adaptée, afin de faciliter et soulager la personne concernée dans sa vie de tous les jours.
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